Page 523 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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leure grâce du monde. « Hé quoi ! mon
cher ami, lui dit-elle,
vous êtes ici à l’heure qu’il est ? Il
faut donc que vous soyez ca-
marade de mon mari. - Non, madame,
répondit Bedreddin, je
suis d’une autre condition que ce
vilain bossu. - Mais, reprit-
elle, vous ne prenez pas garde que vous
parlez mal de mon
époux. - Lui, votre époux ! madame,
repartit-il. Pouvez-vous
conserver si longtemps cette pensée ?
Sortez de votre erreur.
Tant de beautés ne seront pas
sacrifiées au plus méprisable de
tous les hommes. C’est moi, madame, qui
suis l’heureux mortel
à qui elles sont réservées. Le sultan a
voulu se divertir en faisant
cette supercherie au vizir votre père,
et il m’a choisi pour votre
véritable époux. Vous avez pu remarquer
combien les dames, les
joueurs d’instruments, les danseurs,
vos femmes et tous les gens
de votre maison se sont réjouis de
cette comédie. Nous avons
renvoyé le malheureux bossu, qui mange,
à l’heure qu’il est, un
plat de crème dans son écurie, et vous
pouvez compter que ja-