Page 7 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 7

HISTOIRES                             ARABES




                                  3-C


         Une femme qui       avait déjà enterré cinq maris      se
       remaria encore une fois. Voici qu'un jour,      le sixième
       tomba,  lui  aussi, gravement malade.
         Kilo  le soigna tendrement    et, quand   el'le le vit mo-
      ribond, témoigna beaucoup de        tristesse.
         — Que    vais-je devenir   ':)  lui  disait-elle. A qui me
       laissera s -tu ?
         — A l'infortuné septième,      fit  le mari dans uiï der-
       nier soupir.




         Les pets sont chose très honteuse chez       les Djehala
       marocains.
         On raconte que      l'un  d'eux, nommé Mohand ben
       Amar,    au  cours   d'une   réunion dans     son  village,
       lâcha involontairement un      pet.
         Il en   fut  si honteux,   qu'il  partit  et  resta absent
       pendant deux ans.
         Au bout de ce temps,     il eut envie de revoir son vil-
       lage et s'en rapprocha.
         De   loin,  il appela quelqu'un    et  lui demanda des
       nouvelles de Mohand ben Amar.
         — Depuis     qu'il  a  pété,  lui  répondit-on   sans   le
       reconnaître,  il  n'a pas reparu.
         Le pauvre    djibli comprit que     le souvenir de son
       incongruité   était ineffaçable, et s'en  alla pour vaga-
       bonder encore.




         Un homme qui témoignait devant le cadi ht un pet.
         — Tais-toi, dit-il alors à son cul. Laisse-moi parler
       seul, ou ,bien parle   seul.  Si nous parlons tous deux
       à la fois, on ne pourra rien entendre.
                                 - 12 -
   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12