Page 17 - France - Algérie, une guerre sans fin
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           leurs terres de subsistance déclarées « zone in-
           terdite » (1), soit plus d’un tiers des autochtones
           (3 000 000 d’individus), pour les regrouper dans
           des campements militaires entourés de barbelés,
           encadrés par des militaires du Service d’actions
           sociales (SAS). Bien qu’ils assurent des soins
           médicaux de base aux résidents, ces bureaux,
           dirigés par un lieutenant et ses militaires, ser-
           vaient surtout à enrôler des auxiliaires et des sol-
           dats indigènes, communément appelés aussi des

           harkis.
              (1) En temps de guerre, une zone interdite désigne
                  un territoire où l'accès est totalement interdit par
                  l’autorité militaire, ce fut le cas d’une majorité
                  des compagnes pendant la guerre. Toute per-
                  sonne qui s’y trouvait était tuée sans sommation.
                  Des paysans algériens ont tenté de revenir sur
                  leur terre pour récupérer quelques biens laissés
                  dans leurs maisons, ils ont été abattus par les mi-
                  litaires en stationnement à proximité ou bombar-
                  dés par les avions.
           Les harkis et collabos malgré eux :

           Il reste le sort des « chairs à canon » que furent
           les harkis, ces civils enrôlés sous la contrainte de
           l’administration ou de l’armée française, comme
           la plupart des démunis autochtones à la re-
           cherche de quoi nourrir leurs enfants.




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