Page 11 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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moulin. Arrivé au sommet de la colline avant d'arriver à
           AkShehir, où les propriétaires attendaient leurs neuf
           ânes, il se mit à les compter. Surpris, il n'en trouva que
           huit. Sautant de son âne, il chercha partout, mais aucun
           âne manquant n’était visible à l'horizon. Il compta de
           nouveau et en trouva, cette fois-ci, neuf. Enfourchant
           son âne, Il repartit et compta de nouveau ses ânes : "un
           - deux - trois - ", comptant jusqu'à huit. Pas de
           neuvième âne en vue ! Il chercha derrière tous les
           arbres, derrière les rochers, pas l’ombre d’un âne. De
           nouveau il compta, debout près de ses ânes. Il y en
           avait neuf. Perdait-il ses esprits ou bien ses ânes
           étaient-ils ensorcelés ? Ou alors était-ce l’alcool qu’il
           avait ingurgité qui lui jouait des tours ?
           Il fut heureux de rencontrer un ami sur sa route.
           -  Oh Ahmed Effendi ! Avez-vous vu un de mes ânes ?
           Je l’ai perdu et puis je ne l'ai pas perdu.
           - Que voulez-vous dire, Djeha Effendi ? Demanda
           Ahmed.
           - J'ai quitté le moulin avec neuf ânes, expliqua Djeha.
           Sur une partie de mon chemin il y en avait
           effectivement neuf et sur une autre partie il n y en avait

           plus que huit ! Mustapha était accoutumé au
           comportement étrange de Djeha, mais il fut surpris. Il
           compta alors les ânes et en trouva neuf.
           - Montrez-moi comment vous avez compté vos ânes, dit-
           il à Djeha.
           - Un - deux - trois, commença ce dernier, comptant
           jusqu à huit.
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