Page 14 - Histoire d'ANNIBAL par Cdt Eugène HALLIBERT 1870 - DZWEBDATA
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               En  Orient,  ils  se  répandaient  dans  l'Assyrie,  et  allaient  jusqu'à  Babylone  par
               Palmyre et Baalbek ; mais on ne sait pas exactement quelle était la nature de ces
               relations.

               Au sud enfin, à la Palestine, à l'Egypte, à l'Arabie ils demandaient les denrées les
               plus précieuses, qu'ils allaient ensuite répandre sur tous les marchés du monde1.

               Le  commerce  phénicien  s'opérait  généralement  par  voie  d'échanges.  L'or  du
               Yémen, par exemple, se troquait contre l'argent d'Espagne. Mais les négociants
               de Sidon et de Tyr donnaient aussi en payement les produits de leur industrie.
               Leurs  teintureries,  leurs  tisseranderies,  leurs  fabriques  de  verre  et  de
               bimbeloteries étaient justement célèbres2.






               Le prophète Ezéchiel nous a laissé, dans son chapitre XXVII, des documents
               précieux sur le commerce phénicien. Heeren (De la politique et du commerce
               des peuples de l'antiquité) admire sans ambages l'exactitude et la précision des
               détails que mentionne cette prophétie.
               Voyez aussi, en ce qui concerne Tyr, le chapitre XXIII d'Isaïe.

               1 La Palestine était le grenier de la Phénicie. Juda et terra Israël ipsi institores
               tui in frumento primo ; balsamum, et mce, et oleum, et resinam proposuerunt
               in nundinis tuis. (Ezéchiel, XXVII, 17.)

               Damascenus  negotiator  tuus  in multitudine  operum  tuorum,  in  multitudine
               diversarum opum, in vino pingui, in lanis coloris optimi. (Ibid., 18.)

               Les  Phéniciens  trafiquaient  sur  les  rives  du  Nil.  (Hérodote.  —  Moïse.  —
               Ézéchiel.) Byssus varia de Ægypto texta est tibi in velum ut poneretur in malo.
               (Ezéchiel, XXVII, 7.) Ils y trouvaient des broderies de coton, et aussi du blé,
               quand il y avait disette en Syrie. L'échelle de ce commerce fut d'abord Thèbes,
               puis Memphis, où les négociants de Tyr avaient tout un quartier. (Hérodote, II.)
               Ils y exportaient le vin et les raisins secs.

               L'Arabie fut le siège principal du commerce des Phéniciens, le centre de leurs
               relations  avec  l'Ethiopie  et  l'Inde.  Des  caravanes  la  parcouraient  en  tous  sens
               (Isaïe,  IX,  6,  9),  et  leur  apportaient  les  marchandises  qu'ils  répandaient  en
               Orient.  Ce  commerce  lucratif  se  faisait  par  voie  d'échange  (Ezéchiel),  et  les
               analogies  du  langage  donnaient  de  grandes  facilités  aux  trafiquants.  (Voyez  :
               Hérodote, III, CX, CXII ; — Job, XXVIII, I, 12 ; — Ezéchiel, XXVII, 19, 24 ;
               — Théophraste, Hist. plant., IX, IV ; — Strabon, passim ; etc.)

               2 Ont traité des pourpres :

               Aristote (Hist. anim., V) ;
               Pline (Hist. nat., IX, XXXVI et suiv.) ;

               Vitruve (De architecturu, VI, XIII) ;
               Julius Pollux (Onomast. I, passim) ;

               Observation on the purple (Philos. Transact. of Lond. tom. XXV ; Journal des
               Savants, 1686) ;
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