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           Ils sont loin d’être des fidèles à la France, à l’ex-
           ception de la minorité d’engagés volontaires qui
           le faisaient par tradition militaire, comme leurs
           parents-soldats pendant la première et la deu-
           xième guerre mondiale dans les rangs de l’armée
           coloniale française. On compte aussi parmi eux
           les familles condamnées pour trahison par le
           FLN qui trouvèrent refuge sous le drapeau fran-
           çais, ou encore les engagés volontaires qui cher-
           chaient le prestige de l’uniforme militaire et le
           pouvoir qui s’y attache pour hausser leur nom-
           bril.

           Et les collaborateurs contraints, ces indigènes
           des campagnes laissés sur leur lieu de vie, l’ar-
           mée a eu la sournoise idée de leur distribuer des
           fusils pour combattre leurs frères révolution-
           naires de la région. Le résultat était moins pro-
           bant qu’espéré. Quelques-uns ont rejoint la ré-
           sistance avec les armes qu’on leur a remises,
           tandis que les autres, traités de traitres, ont été
           exécutés ou ont trouvé refuge dans les casernes
           militaires voisines.

           Le sort de ces harkis et autres présumés collabos
           a été d’autant plus dramatiques : leurs pairs les
           ont traités de « traitres », les Français les ont
           abandonnés et livrés à la vindicte populaire, je-

           tés après usage comme des mouchoirs jetables.



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