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(1) Extrait de mon livre « Le petit fellagha »,
édition 2019, disponible dans les librairies
en ligne et classiques en France.
Ceux parmi eux qui ont servi dans l’armée fran-
çaise et qui ont réussis à rejoindre la France, ce
sont réfugiés dans une sorte d’amnésie, tout
comme les appelés du contingent. Les atrocités
auxquelles ils ont assisté en Algérie sont diffici-
lement racontables par ceux qui les ont faits ou
vus le faire, le plus souvent involontairement et
sous la contrainte de la sacro-sainte devise mili-
taire « les militaires doivent obéissance aux
ordres de leurs supérieurs »
En prime, les harkis subissent un cas de cons-
cience supplémentaire qui s’ajoute à leur désar-
roi, celui d’avoir trahi ses frères algériens, bien
que, comme il a été cité plus haut, la majorité
parmi eux a été embrigadée involontairement et
parfois sous la contrainte.
Aujourd’hui encore, le terme « harki » est de-
venu synonyme de « traite », une rengaine qui
s’atténue certes en Algérie, mais reste encore vi-
vace.
Le sort des enfants et petits-enfants des harkis,
ces sacrifiés de la guerre d’Algérie, subissent,
par ricochet, la déconsidération de leurs parents
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