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Le peuple algérien, et en particulier les généra-
tions qui ont vécu après l’indépendance, est bien
conscient des terribles conséquences de la colo-
nisation, que leurs aïeux ont transmises par le
biais de récits oraux.

Ils ont fait psychologiquement la paix avec le
passé pour se tourner vers un nouvel horizon,
bien qu’il reste, malgré tout, des chiffres ma-
cabres, ineffaçables, inscrits en sang sur ses
terres, dans ses plaines et ses montagnes d’Algé-
rie.

Pour ces crimes, ils ne demandent pas de dé-
dommagement ni de repentance, mais juste une
reconnaissance des faits de ces horribles
guerres.
C’est ce qu’il leur faudra pour faire le deuil des

1 800 000 citoyens tués de 1830 à 1902 (a mi-
nima), les 45 000 civils tués en 1945 alors qu’ils
célébraient la libération de la France et deman-
daient la leur, et finalement pour les
1 500 000 victimes de 1954 à 1962.

Les pieds-noirs :

Les rapatriés d’Algérie aussi voudraient en finir
avec ces plaies qui tardent à guérir. Il en fut pra-
tiquement de même pour eux, qui subirent une
première peine, celle de la mort des leurs, la
perte d’un lieu paradisiaque et les racines de

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